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Depuis la réforme de la profession en 2010, les contours du métier d'expert-comptable sont en train d'évoluer. Interlocuteurs privilégiés des dirigeants d'entreprise, ils ont désormais la possibilité de proposer une palette de services de plus en plus large.
Interlocuteur privilégié pour la gestion des TPE-PME, le métier d’expert-comptable est en train d’évoluer. Depuis 2010, une série de réformes sont venues modifier les contours de cette profession, avec un impact sur les services proposés aux entreprises. En ce sens, le cabinet d’analyse Xerfi a publié en juin 2012 une étude sur les changements auxquels la profession d'expert-comptable doit faire face.
“Les experts comptables pourraient bien devenir de véritables entrepreneurs dans un avenir proche et ainsi troquer leur statut de prestataire de services pour celui d’entreprise de services”, souligne l’étude de Xerfi. Car la nouvelle réglementation en vigueur a assoupli le cadre d’intervention des experts-comptables, leur laissant dorénavant la possibilité de proposer des services connexes, en plus de leur activité initiale.
Par exemple, du conseil pour le développement des entreprises, “très porteur en période de crise”, comme l’admet Jean-Luc Scemama, président-fondateur du cabinet Expertise et Conseil et ancien vice-président de l'Ordre des experts-comptables région Paris Ile-de-France. Autre piste, à proposer aux dirigeants de TPE-PME, de l’accompagnement pour la transmission d’entreprise. “Nous sommes donc loin de l’image d’Épinal que l’on se fait habituellement des experts-comptables, le nez dans les bilans et les chiffres”, reconnaît Jean-Luc Scemama.
Le métier est au cœur d’une révolution culturelle. “Ma conviction profonde, c’est que l’expert-comptable doit progressivement devenir un expert opérationnel”, commente Jean-Luc Scemama. Et l’expert de demain est celui qui saura s’organiser en réseau. Autrement dit, travailler en lien avec des fiscalistes, des notaires ou encore des avocats, pour proposer aux entreprises les meilleurs services possibles.
Reste une vraie question pour les entreprises: face à cette libéralisation du marché de l’expertise-comptable, doivent-elles craindre la qualité des services fournis? Les problèmes d’éthique et de déontologie de la profession se posent alors. Pour Xerfi, “cette "révolution" ne signifie absolument pas que les cabinets doivent "vendre leur âme" sur l’autel de la logique de marché. L’éthique, la déontologie, la rigueur, la proximité et la relation de long terme avec les chefs d’entreprise sont en effet des avantages concurrentiels extrêmement puissants pour les cabinets comptables. Ils doivent impérativement s’appuyer dessus pour faire évoluer leur positionnement et leur organisation”.
De fait, l’expertise-comptable reste une profession très encadrée, même après cet assouplissement réglementaire. Pour Jean-Luc Scemama, les entreprises doivent donc bien faire le distinguo entre les cabinets d’expertise-comptable (réglementés) et les cabinets de conseil aux entreprises qui fleurissent. “Je pense que les experts-comptables ont, auprès des TPE-PME, un bon capital confiance, qui leur permettra d’envisager le futur et de proposer, ensuite, de nouveaux services. Mais en privilégiant l’écoute afin de bien cerner l’ensemble des besoins des entreprises”, ajoute l’expert.
Le défi de la profession sera donc d'apprendre à communiquer auprès des dirigeants d’entreprise sur les évolutions du métier. La règlementation leur permet d'ailleurs désormais de communiquer, et remet également en cause l’interdiction du démarchage.
L’expert-comptable de demain va ainsi entrer dans le jeu de la concurrence. Et va devoir proposer aux entreprises des services de plus en plus personnalisés, collant à leurs besoins. Les dirigeants devront donc prendre le temps de bien choisir leur expert, en se renseignant longuement sur les services connexes proposés.
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Le métier d'expert-comptable (extrait de la lettre de l'APCE, janvier 2011)
Jean-Marc Eyssautier
CV : Expert-comptable et auditeur, Jean-Marc Eyssautier
préside depuis 2009 la Commission des Entreprises du Conseil supérieur de
l'Ordre des experts-comptables. Il dirige également les Comités
auto-entrepreneur et création d'entreprises. Il a présidé le Conseil
Régional de l'Ordre des Experts-Comptables de Marseille PACAC de 2005 à 2006
ainsi que le syndicat ECF Provence Corse de 2001 à 2002.
Il dirige le Cabinet Eyssautier, qu'il a fondé à Marseille.
Extraits de l'interview :
Quel est le rôle de l'expert-comptable ?
Sa formation de généraliste lui permet d'être à l'écoute et au service du
chef d'entreprise, tant sur le plan de son organisation comptable que sur
des problèmes économiques, fiscaux, juridiques, financiers ou sociaux. C'est
le conseiller privilégié du chef d'entreprise, un peu comme le médecin
généraliste de famille, qui accompagne l'entrepreneur depuis l'origine du
projet de création de l'entreprise jusqu'à sa transmission, en passant par
son évaluation.
Cette simple comparaison démontre, s'il en était besoin, que
l'expert-comptable et ses collaborateurs vont bien au-delà de la
problématique comptable. La
prévention des difficultés des entreprises entre aussi dans ses
prérogatives.
L'expert-comptable est inscrit auprès d'un ordre professionnel : l'Ordre des
experts-comptables. Appartenant à une profession règlementée, dont il
respecte la déontologie, il est indépendant et engage sa responsabilité.
Quels types de mission peut-on confier à un expert-comptable ?
L'expert-comptable peut intervenir dans tous les domaines que je viens
d'évoquer.
L'entreprise peut tout d'abord lui confier la tenue de sa
comptabilité : c'est la mission "classique" ou du moins la plus
connue de l'expert-comptable. En se déchargeant de l'enregistrement
comptable des opérations, de l'élaboration des comptes de fin d'année, de
l'établissement des déclarations fiscales et sociales qui en découlent,
l'entrepreneur gagne un temps précieux, temps qu'il préfèrera le plus
souvent consacrer à la prospection de sa clientèle ou à sa production.
S'il souhaite tenir lui-même ses registres comptables, ou recruter un
comptable interne, l'entrepreneur pourra confier à un expert-comptable une
mission de vérification des comptes et de cohérence générale.
Tout dépend donc de ce qu'il souhaite vraiment, des besoins qui seront
définis au travers d'une lettre de mission
Mais l'aide de l'expert-comptable ne se borne pas à la tenue ou la
vérification des comptes. Ce qui est le plus important c'est l'analyse que
l'on peut en faire et les enseignements que l'on peut en tirer. C'est là que
son rôle en tant que conseil, prend toute
sa valeur, car chacun sait que les jeunes entreprises sont particulièrement
exposées au risque de défaillance.
L'expert-comptable peut, par exemple, mettre en place les tableaux de bord
adaptés à l'activité qui permettront, avant qu'il ne soit trop tard, de
déceler les risques de dérapage éventuel. Il peut également conseiller
l'entrepreneur sur la gestion de sa trésorerie. Il peut établir les dossiers
de demande de financement et les soutenir, si nécessaire, auprès des
financiers. Il intervient également sur des choix de gestion comme le régime
fiscal ou social les mieux adaptés à la situation personnelle du chef
d'entreprise.
Il assure également l'accompagnement de l'entreprise à l'export et à la
réponse aux appels d'offre ou MAPA.
Les entreprises ont-elles l'obligation de recourir aux services d'un expert-comptable ?
Non, mais les entreprises qu'elles soient industrielles, commerciales,
artisanales ou agricoles ne peuvent pas se laisser promulguer des conseils
sur le plan comptable par quelqu'un qui ne serait pas expert-comptable.
Même s'il n'est pas obligatoire de demander conseil avant d'agir, le bons
sens de l'entrepreneur fait qu'il ne prend jamais de décision sans en avoir
mesuré toutes les conséquences, et pour cela il recourt aux conseils de
professionnels ! Je rappellerai pour illustrer ce propos que les entreprises
accompagnées connaissent un taux de survie à 5 ans de plus de 80%, ce qui
est de loin supérieur à la moyenne !
J'ajouterai enfin que certaines décisions prises trop rapidement en
appliquant une solution standard inadaptée au cas particulier, peuvent
coûter cher par la suite au chef d'entreprise !
Vous avez mis en place un dispositif dénommé "mission spéciale jeunes entreprises". Quel est votre objectif ?
Notre objectif est d'offrir au créateur la possibilité d'un
accompagnement sur-mesure, depuis la naissance de son idée jusqu'au terme
des trois premières années d'activité.
Comme je le disais précédemment, l'expérience montre qu'au cours de ces
premières années d'activité, le chef d'entreprise a intérêt à focaliser
toute son énergie sur le développement de son affaire et notamment sur les
relations commerciales, sur la production et sur la gestion des ressources
humaines."
Propos recueillis par
Laurence Piganeau
Janvier 2011